Elie Metchnikoff, né en Ukraine en 1845, est un savant exceptionnel, un visionnaire dans bien des disciplines. Sa réputation attira plus d’une centaine de chercheurs de toute l’Europe et du Japon qui vinrent se former auprès de lui à l’Institut Pasteur qu’il avait rejoint dès sa fondation en 1888.
C’est à 18 ans qu’il publie son premier article scientifique. Formé à l’Université de Kharkiv, puis auprès de zoologistes allemands, il enseigna à l’université d’Odessa, avant de diriger la station de bactériologie de cette même ville. En 1882, en séjour à Messine (Sicile), il découvrit la phagocytose et l’immunité cellulaire innée, thème qu’il défendit contre l’école allemande qui ne croyait qu’en l’immunité humorale. En 1908, il partagea finalement le prix Nobel avec Paul Ehrlich, un des pères de l’immunité humorale.
Zoologiste et embryologiste de formation, il contribua à la naissance de l’immunologie et à la compréhension de la physiopathologie de l’inflammation (thème qu’il enseigna à l’Institut Pasteur) tandis qu’il menait des recherches sur les maladies infectieuses, en particulier sur la syphilis étudiée chez les singes.
Il aborda l’étude du microbiote intestinal, persuadé de son influence sur le vieillissement qu’il investigua chez les perroquets, les lapins et les humains. Il créa le mot "gérontologie", et soutint l’apport bénéfique des bactéries lactiques découvertes par Stamen Grigorov dans le yoghourt bulgare, proposant avant l’heure l’intérêt des probiotiques.